LES TEMPÊTES DE DÉCEMBRE 1999 |
Dimanche 26 Décembre
1999,
Lundi 27 Décembre
1999.
Deux dates à
jamais gravées dans les esprits...
Après le
Samedi 25 Décembre 1999, c'est-à-dire le lendemain de Noël 1999, les français
ont vécu un réel cauchemar...
En effet, le Dimanche 26 Décembre 1999,
durant la nuit, une tempête d'une violence exceptionnelle déboule par la
Bretagne pour dévaster tout le Nord de la France ; tout le monde y a eut droit
puisque le Lundi 27 Décembre 1999 au soir, une nouvelle tempête avec des vents
là aussi d'une extrême violence ravage cette fois-ci toute la moitié Sud. Afin
que vous puissiez comprendre ce qu'il s'est réellement passé, en voici le
scénario...
Mais
que s'est-il réellement passé ? Avait-on prévu ces tempêtes dévastatrices ?
Lors de
ce "cataclysme" national, une idée fausse s'est très rapidement
répandue : "Météo-France n'a rien vu venir, aucun météorologue n'a pu
évaluer la vitesse de ces vents...". Or, ces tempêtes et même la
première (Lothar, le 26 Décembre 1999) a été annoncée, mais les ingénieurs de
Météo-France ont sous-estimé la vitesse des vents. En effet, pour élaborer
ses prévisions, Météo-France est confronté à deux modèles numériques de
prévision : - Arpège, le modèle de
Météo-France, à Toulouse, pour la France. - Le CEPMMT, le modèle à l'échelle européenne. |
Le Samedi 25 Décembre 1999, à la veille de l'arrivée de la première tempête, Arpège prévoyait des vents de l'ordre de 140 Km/h à 10 mètres au-dessus du sol en Île-de-France, ce qui est déjà une valeur considérable en plein Paris. Le modèle européen (CEPMMT), a encore plus sous-estimé les vents. Arpège ne se réfère pas au passé et ne fournit que des prévisions statistiques, et des évènements des mois ou des années passées ne sont pas pris en compte. Ce modèle est basé sur le principe que la vie de l'atmosphère est régie par des règles physiques connues. Ainsi, à partir d'observations de l'atmosphère à un moment donné, il est mathématiquement envisageable de prévoir son évolution dans les heures qui suivent... |
Météo-France a tout de même opté pour Arpège, estimant
des vents à 140 Km/h à 10 mètres du sol en Île-de-France, ils ont dépassé 170
Km/h avec des rafales à 200 Km/h en altitude ! Ce sont les ingénieurs de Météo-France,
qui, avec leur expérience, affinent ces prévisions ; le choix du modèle était
judicieux, mais les vents ont considérablement soufflé. Jamais ils auraient pensé qu'une telle
catastrophe aurait pu se produire. |
Pourquoi des vents aussi violents ? Les tempêtes précédentes
n'ont pourtant pas eu une telle force. Durant cette période, un
courant d'altitude, les Jet-Streams des forts vents d'Ouest qui soufflent à
une très haute altitude (situés entre 10 000 et 15 000 m) ; au lieu de
souffler à 200 Km/h en temps normal, ils soufflaient à plus de 400 Km/h.
L'hiver est une saison propice aux tempêtes ; sur l'atlantique, en cette fin
décembre, des dépressions naissent au-dessus de l'Atlantique ; normal. De
plus, ces vents forts d'Ouest en temps normal s'arrêtent un peu avant les
côtes européennes de l'Ouest. Dès le 22 Décembre 1999, ce courant-jet (de 400
Km/h) s'est établi au-dessus du Canada pour traverser l'Atlantique s'étendant
jusqu'en Allemagne. |
Sa trajectoire
"normale" aurait dû le faire dévier plus au Nord, à la hauteur de
l'Angleterre.La dépression se forme et une ondulation du courant-jet entre en
contact avec le tourbillon formé par la dépression qui "explose" :
c'est une dépression explosive, dotée d'une puissante énergie. Lorsque
celle-ci passe, elle n'a pas consommé toute l'énergie de ce courant ; une
autre dépression se mêle alors au courant-jet et explose à son tour, donnant
naissance à une tempête, là encore, extrêmement virulente. BILAN : 92 morts
en France, 140 pour l'ensemble de l'Europe, et un certains traumatismes,
psychologique et économique pour le pays. Ce lourd bilan humain montre bien
l'importante responsabilité des météorologues chargés de la prévision de ces
phénomènes exceptionnels, où ils doivent améliorer leur connaissance des
mécanismes apportant des évènements tels les tempêtes de 1999, à jamais
gravées dans nos mémoires... |
Images satellites, situation, explications en schémas commentés
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LOTHAR & MARTIN (26-27-28 Décembre 1999)
Cette
carte de France vous montre le passage des deux dépressions explosives,
LOTHAR & MARTIN. Les pointillés rouges délimitent l'influence de chacune
de ces tempêtes. On s'aperçoit donc que Lothar a balayé toute la moitié Nord
et Martin toute la moitié Sud. . Le
Dimanche 26 Décembre 1999, à 2 heures du matin, Lothar, la première
tempête touche la Bretagne avec 148 Km/h à Ploumanach. Vers 7 heures du
matin, elle balaie la Normandie, puis Paris et enfin le Nord-Est avec des
vents qui se sont renforcés au cours de son passage (173 Km/h à
Paris/Orly, 169 Km/h à Paris/Montsouris, 144 Km/h à Strasbourg...). . Le
Lundi 27 Décembre 1999, à 16 heures de l'après-midi, Martin
débarque par le Sud de la Pointe de la Bretagne et environ 3 heures plus
tard, la Vendée, la Charente-Maritime, sont à leur tour dévastés : on relève
162 Km/h à l'Île d'Yeu, 173 Km/h sur le bassin d'Arcachon. Celle-ci aussi, en
passant dans les terres, elle ne faiblit pas en intensité : 148 Km/h à
Limoges et 159 Km/h à Clermont Ferrand. . On ne compte plus les toits arrachés, les arbres déracinés, les forêts dévastées... Des piétons ainsi que des automobilistes ont été pour la plupart tués par des chutes d'arbres, ou des matériaux de construction envolés. |
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Rappelez-vous, la veille du 25 Décembre 1999, des vents de l'ordre de 100 Km/h soufflaient déjà dans les terres, sur la moitié Nord. |
Le magnifique (mais dévastateur) enroulement de la première virulente tempête : LOTHAR avec des vents de l'ordre de 150 Km/h. |
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Et voici Martin, la seconde violente tempête arrivant par la Pointe Sud de la Bretagne avec son lot de vents fous, tel un cyclone ! Impressionnant... |
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Position et évolution du Courant-Jet
En rouge Martin
En
noir Lothar